La grande fuite des GAFAM en 2025

En 2025, la défiance envers les GAFAM n’a jamais été aussi forte. Surveillance de masse, dépendance technologique, non-respect du RGPD… Autant de signaux d’alerte qui poussent les entreprises européennes à reprendre le contrôle. Résultat : elles tournent le dos aux géants du cloud pour se tourner vers des alternatives souveraines, plus respectueuses de leurs données – et de leur liberté. Cette tendance, loin d’être anecdotique, témoigne d’une prise de conscience collective sur l’importance de la souveraineté numérique et la nécessité de protéger les informations sensibles des entreprises européennes.

Les GAFAM dans le viseur : pourquoi la confiance s’effrite

Des scandales qui se multiplient

Ces dernières années, les géants américains du numérique ont été au cœur de multiples controverses qui ont sérieusement entamé la confiance des utilisateurs professionnels. Les scandales de 2024-2025 concernant la sécurité des données, les dérives de l’IA et les fuites d’informations ont particulièrement marqué les esprits.

En janvier 2024, une faille majeure découverte dans les systèmes de stockage cloud d’un des GAFAM a exposé les données de milliers d’entreprises européennes pendant plusieurs jours avant d’être corrigée. Selon un rapport de l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), cette brèche a potentiellement compromis des informations confidentielles de plus de 12 000 sociétés françaises.

Plus récemment, en février 2025, l’utilisation non consentie de données d’entreprises pour entraîner des modèles d’IA a provoqué un tollé dans la communauté des affaires. Des documents internes, des échanges professionnels et même des codes propriétaires auraient servi à améliorer les performances des intelligences artificielles développées par ces géants technologiques, sans accord explicite des entreprises concernées.

Le Cloud Act : une épée de Damoclès juridique

Le Cloud Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act), législation américaine adoptée en 2018, demeure une préoccupation majeure pour les entreprises européennes. Cette loi permet aux autorités américaines d’accéder aux données stockées par des entreprises américaines, même si ces données sont physiquement hébergées en dehors du territoire des États-Unis.

Pour illustrer concrètement ce risque : une PME française spécialisée dans la santé utilisant AWS (Amazon Web Services) pour stocker ses données pourrait, malgré une localisation des serveurs en France, voir ses informations sensibles réquisitionnées par les autorités américaines. Cette situation crée une insécurité juridique incompatible avec les exigences du RGPD et les besoins de confidentialité de nombreux secteurs.

Comme l’explique Maître Caroline Doulcet, avocate spécialisée en droit du numérique : « Le Cloud Act représente une extension extraterritoriale du droit américain qui entre en conflit direct avec la souveraineté juridique européenne. Les entreprises qui manipulent des données sensibles ne peuvent plus ignorer ce risque juridique majeur ».

Une dépendance technologique problématique

Au-delà des aspects juridiques, c’est la dépendance technologique qui inquiète désormais les dirigeants. L’écosystème GAFAM fonctionne comme un environnement fermé dont il devient difficile de s’extraire. Les entreprises qui ont massivement investi dans ces infrastructures se retrouvent parfois prisonnières d’un système dont elles ne contrôlent ni l’évolution ni les coûts.

Les changements unilatéraux de conditions tarifaires, observés particulièrement en 2024, ont surpris de nombreuses entreprises qui ont vu leurs frais d’infrastructure cloud augmenter substantiellement sans préavis. Pour certaines startups fortement dépendantes de ces services, ces hausses ont représenté jusqu’à 35% de surcoûts annuels non anticipés.

Vers une souveraineté numérique européenne

L’essor du Cloud de Confiance

Face à ces défis, l’Europe affirme progressivement sa volonté d’indépendance numérique. Le concept de Cloud de Confiance gagne du terrain, soutenu par des initiatives comme la certification SecNumCloud portée par l’ANSSI en France, ou le projet GAIA-X à l’échelle européenne.

SecNumCloud établit un référentiel d’exigences strictes en matière de sécurité et de localisation des données. Cette certification garantit aux entreprises que leurs informations sont traitées selon les standards les plus élevés et protégées contre les ingérences étrangères. En 2025, le nombre de fournisseurs cloud certifiés SecNumCloud a doublé par rapport à 2023, témoignant de la dynamique positive du secteur.

GAIA-X, initiative franco-allemande lancée en 2020, poursuit son développement avec l’ambition de créer un écosystème cloud européen interopérable et respectueux des valeurs du continent. En avril 2025, plus de 350 organisations européennes participaient activement à ce projet d’envergure, contre moins de 200 en 2023.

Le RGPD : un levier déterminant

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) continue de renforcer ses exigences concernant les transferts de données hors de l’Union Européenne. Les récentes jurisprudences de la Cour de Justice de l’Union Européenne ont précisé les obligations des entreprises en matière de localisation et de protection des données personnelles.

Depuis l’invalidation du Privacy Shield en 2020 (arrêt Schrems II), suivie par des clarifications successives, les entreprises font face à une pression réglementaire accrue. Les sanctions pour non-conformité ont significativement augmenté, atteignant des montants records en 2024 avec plusieurs amendes dépassant les 50 millions d’euros.

Cette pression réglementaire, loin d’être uniquement contraignante, pousse le marché vers davantage de transparence et de respect des droits fondamentaux. Elle constitue paradoxalement un avantage compétitif pour les fournisseurs cloud européens qui intègrent ces exigences dès la conception de leurs solutions.

Une sensibilisation croissante des décideurs

Les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) et les responsables juridiques des entreprises européennes manifestent une conscience aiguë des enjeux liés à l’hébergement de leurs données. Selon une étude menée par le cabinet Markess en janvier 2025, 78% des DSI français considèrent désormais la souveraineté numérique comme un critère « important » ou « très important » dans leurs choix technologiques, contre 54% en 2022.

Cette prise de conscience s’étend au-delà des grandes entreprises, touchant également les PME et ETI qui constituent le tissu économique européen. Pour ces structures, souvent dépourvues d’expertise juridique spécialisée en interne, le recours à des solutions cloud souveraines apparaît comme une manière de simplifier leur conformité réglementaire tout en sécurisant leur patrimoine informationnel.

Pourquoi les entreprises choisissent un cloud souverain (comme HostMe)

Données hébergées 100% en France

L’un des principaux arguments en faveur d’un cloud souverain réside dans la localisation physique des données sur le territoire national. Cette caractéristique offre une double garantie : juridique d’abord, en plaçant les informations sous la protection exclusive du droit français et européen ; technique ensuite, en limitant les risques liés aux transferts internationaux de données.

HostMe, acteur français de l’hébergement et de l’infogérance, propose une infrastructure entièrement située sur le territoire national. Ses centres de données, répartis stratégiquement dans plusieurs régions françaises, garantissent une proximité géographique avec les clients tout en assurant une résilience optimale face aux incidents localisés.

Cette localisation française n’est pas qu’une question de principe : elle se traduit concrètement par une latence réduite pour les utilisateurs situés en France et en Europe, améliorant ainsi la réactivité des applications critiques. Les tests de performance réalisés par le laboratoire indépendant NetMark en mars 2025 ont d’ailleurs démontré que les solutions d’hébergement nationales offraient des temps de réponse inférieurs de 15 à 30% par rapport aux infrastructures internationales pour les utilisateurs basés en France.

Support humain, proche et réactif

L’une des principales critiques adressées aux GAFAM concerne la déshumanisation du support technique. Les plateformes automatisées, les chatbots et les procédures standardisées créent souvent une distance frustrante entre l’entreprise cliente et son fournisseur cloud, particulièrement en cas d’incident critique.

Les fournisseurs de cloud souverain comme HostMe misent au contraire sur la proximité relationnelle et l’accessibilité de leurs équipes techniques. La possibilité de dialoguer directement avec des ingénieurs expérimentés, dans la même langue et le même fuseau horaire, constitue un atout décisif pour de nombreuses entreprises.

« Notre philosophie est diamétralement opposée à celle des géants américains, » explique Thomas Durand, Directeur Technique de HostMe. « Nous considérons que la technologie reste un outil au service des hommes et des femmes qui l’utilisent, et notre support technique incarne cette vision humaniste de l’informatique ».

Sécurité renforcée made in Europe

La sécurité informatique représente un autre domaine où les solutions souveraines se distinguent. Les fournisseurs européens comme HostMe intègrent nativement les exigences réglementaires continentales dans leur architecture technique et leurs procédures opérationnelles.

Les dispositifs de Plan de Reprise d’Activité (PRA) développés par ces acteurs sont particulièrement adaptés aux besoins des entreprises européennes, avec des garanties contractuelles précises sur les temps de rétablissement et des tests réguliers pour valider leur efficacité.

La supervision proactive des infrastructures constitue également un point fort des offres souveraines. Les équipes de monitoring, souvent basées dans le même pays que les clients, assurent une surveillance 24/7 des systèmes avec une compréhension fine des contextes d’utilisation propres aux entreprises locales.

Les mécanismes de protection contre les cyberattaques bénéficient également d’une approche européenne de la sécurité, intégrant les recommandations des agences nationales (comme l’ANSSI en France) et des organismes communautaires (ENISA). Cette dimension locale de la cybersécurité s’avère particulièrement pertinente face à des menaces qui ciblent souvent spécifiquement certains secteurs économiques ou certaines régions.

Plateforme de gestion sur mesure

Contrairement aux solutions standardisées proposées par les GAFAM, les fournisseurs de cloud souverain comme HostMe développent des interfaces de gestion adaptables aux besoins spécifiques de chaque client. Cette personnalisation permet une meilleure intégration avec les processus métiers existants et facilite l’appropriation des outils par les équipes techniques.

Les tableaux de bord personnalisés, les systèmes d’alerte configurables et les rapports adaptés aux exigences sectorielles (santé, finance, secteur public) constituent des éléments différenciants majeurs. Cette adaptabilité contraste avec l’approche « taille unique » souvent reprochée aux grandes plateformes internationales.

Un partenaire, pas juste un fournisseur

L’accompagnement personnalisé représente peut-être la différence la plus fondamentale entre les GAFAM et les acteurs du cloud souverain. Ces derniers se positionnent comme de véritables partenaires technologiques, impliqués dans la réussite des projets de leurs clients.

Cet accompagnement se traduit par des services de conseil en amont des projets, une assistance à la migration depuis d’autres environnements cloud, et un suivi régulier permettant d’optimiser continuellement les infrastructures. Les entreprises bénéficient ainsi d’une expertise technique de haut niveau sans avoir à internaliser toutes ces compétences.

Comme le souligne Marie Lefort, DSI d’une ETI industrielle française : « Avec notre précédent fournisseur américain, nous étions un client parmi des millions. Chez HostMe, nous sommes un partenaire avec qui ils construisent une relation durable. Cette dimension humaine change tout dans la gestion quotidienne de nos infrastructures ».

Vers un nouvel équilibre du marché cloud

Le mouvement de migration des entreprises européennes vers des solutions de cloud souverain s’inscrit dans une tendance de fond qui dépasse la simple réaction aux controverses récentes. Il témoigne d’une maturité numérique croissante et d’une vision stratégique à long terme.

Les GAFAM conservent certes des atouts indéniables en termes d’échelle, d’innovation technologique et d’écosystème. Cependant, les acteurs européens comme HostMe démontrent qu’une approche centrée sur la proximité, la conformité réglementaire et la relation client peut répondre efficacement aux besoins spécifiques des entreprises du continent.

Cette diversification du paysage cloud, loin d’être une régression technologique, apparaît comme un rééquilibrage nécessaire pour construire un écosystème numérique plus résilient et plus respectueux des spécificités régionales. À l’heure où la souveraineté des données devient un enjeu géopolitique majeur, ce mouvement pourrait bien préfigurer l’émergence d’un modèle européen distinctif dans le domaine du cloud computing.

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